Ce mois-ci, il faut noter la sortie vidéo du Feu follet (1963) de Louis Malle.
L’alimentation y est très présente, dont un repas d’araignées de mer. Mais le personnage central du film, Alain Leroy, n’y goûte guère, car il sort d’une cure de désintoxication. Le feu follet est remarquable pour la scène dans le bar américain, où le barman, habitué à le voir, lui prépare un whisky sour. Il ignore que Leroy sort de désintoxication. La scène est remarquable, car le barman met naturellement du sucre dans le whisky, puisqu’il est sour. Or, au cinéma depuis les années 1910, le sucre connote la relation sexuelle. Et justement, Alain Leroy vient dans le bar américain pour téléphoner à une femme. Mais la relation ne se renouera pas et, quand il refuse le verre du barman, il dit non à la fois à l’alcool et au sucre. Si cette scène est particulièrement intéressante, c’est que le sucre est très présent dans la filmographie de Louis Malle.
Il était présent quatre ans plus tôt, par exemple, dans son adaptation de Zazie dans le métro. Il y a une explication sociologique à cela : Louis Malle descend d’une famille de sucriers.