Mad Max

 Ce mois-ci, deux films qui s’intéressent aux origines de la cuisine et de la gastronomie, et un qui s’intéresse à son futur. Les deux films sur l’origine de la cuisine l’associent à la naissance de l’humanité.

 

The fury road  

                 Réalisateur:  George Miller

avec Tom Hardy, Charlize Theron et Mel Gibson  

   

               Billet de Vincent Chenille  

 

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Avec Mad Max , l’action ne se situe pas dans le passé, mais dans le futur ; même s’il s’agit d’un futur qui ressemble à un retour en arrière tribal.

La question de l’avenir alimentaire y est présente. Elle l’était déjà dans Mad Max 2, mais elle l’est d’autant plus que les films de science-fiction aujourd’hui traitent fréquemment de cette question, que ce soit The road ou Interstellar.

La question de la raréfaction des ressources et le problème écologique sont au cœur de Mad Max, à l’instar des autres films de science-fiction.

Mais là où elle était une conséquence de la crise financière dans The road, ou de la surpopulation dans Interstellar, elle est due, dans the fury road, à un monopole sur les ressources fondamentales : l’eau, le lait, le pétrole (surnommé Cola), sont confisquées par l’immortel Joe. Ce personnage séquestre les femmes dans un harem, exploitant leur sexe et leur lait. Il emploie aussi des fanatiques auxquels il laisse entrevoir le paradis par leur sacrifice pour aller faire provision de Cola. Il tient le reste de la population à sa merci, en ouvrant de temps à autre les vannes de l’approvisionnement en eau. Insuffisamment pour que tout le monde puisse en profiter, alors que les réserves sont d’abondance. Cet immortel Joe ressemble évidemment à un chef terroriste du Moyen-Orient (même si nous somme dans le désert australien). La libération viendra de Max, mais aussi de Furiosa, une femme qui libère ses sœurs du harem et veut les conduire sur une terre exploitable pour l’agriculture.

Car les femmes sont les dernières gardiennes des semences végétales. La viande n’est pas absente, mais l’élevage est absent (l’herbe est rare). Bien entendu, c’est un homme qui mange de la viande, et il s’agit d’un lézard avalé cru par Max. Celui-ci et Furiosa réussiront à tuer Immortal Joe et l’eau coulera de nouveau pour tout le monde, avec l’espoir grâce aux semences d’une terre de nouveau fertile.


Plus violent que certains films précédents de la série Mad Max, the fury road est cependant plus optimiste. Depuis Mad Max 2, le monde est touché par la pénurie. Mais il n’y avait pas d’issue offerte. Avec la pénurie de pétrole, l’agriculture était impensable, aussi les solutions consistaient à manger les réserves de conserves, à consommer des bêtes sauvages (dans Mad Max 4, c’est un lézard, dans Mad Max 2, c’était un serpent), à avoir de petits élevages de basse-cour (poulets, cochons) et à pratiquer l’anthropophagie. Avec Mad Max 4, il y a une solution pour les ressources de base, l’agriculture réapparaît, mais c’est l’élevage et les conserves qui ont disparu. L’herbe va repousser, mais elle est d’abord destinée aux hommes. La solution dans le monde de Mad Max passe donc par un avenir écologique, où l’eau compte plus que le pétrole, et végétarien. Des solutions qui font écho aux questions alimentaires et de ressources d’aujourd’hui. Mais peut-on s’identifier au monde de Mad Max 4, où les ressources sont raréfiées pour servir des monopoles et où tout élevage a disparu ? Pas tout à fait.

Et Mad Max 2, avec ses pénuries de ressources naturelles, ressemble davantage à un futur possible.