Interstellar

 

 

Terres en poussière 

Réalisateur : Christopher Nolan 

Sortie : novembre 2014 

Billet de Vincent Chenille  

 

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Nouvel opus américain où la famine est l’enjeu dramatique. Le problème n’est pas dû dans le film à la crise financière, bien que les images de nuages de poussière très présents rappellent les dust bowls de la crise de 1929 : lorsque les agriculteurs ruinés par la crise abandonnaient la terre, et que celle-ci faute d’être cultivée partait en poussière. Dans le film, c’est plutôt l’épisode de désert égyptien qui fait référence. Lorsque l’empire romain sollicitait un peu trop les pays conquis, et particulièrement l’Egypte pour produire du blé, afin de nourrir les légions romaines. A force d’avoir été sollicitées, les terres devinrent du sable.

Avec Interstellar, Christopher Nolan part de ce postulat de trop grande sollicitation de la terre. Constat réel, puisque, étant donné le développement et de la démographie et du niveau de vie dans les pays émergents, une planète et demie serait nécessaire pour satisfaire ces besoins, alors que nous n’avons pour l’instant à disposition qu’une planète. Le blé est le premier à disparaître dans ce film, détruit par le mildiou. Le maïs arrive à se maintenir, parce qu’il retient davantage l’eau, mais le Pr Brand assure qu’il est aussi appelé à disparaître. Le diagnostic du film est que la conquête spatiale, si elle permet éventuellement de trouver de nouvelles planètes hospitalières pour l’homme, ne pourra sauver l’humanité, car il n’y aurait pas les moyens spatiaux pour emmener tout le monde dans l’espace. Diagnostic qui semble pertinent, davantage que la solution offerte dans le film qui relève plutôt du romanesque.

La famine n’y est pas montrée du point de vue physiologique. On voit surtout des populations fuir les terres qui partent en poussière. Cela étant, lors d’une partie de baseball, on voit le grand-père du héros regretter le hot-dog d’antan. Dans le stade, dorénavant, on ne peut manger que du pop corn, l’élevage nécessitant trop de terres cultivables. Et du baseball sans hot-dog, ce n’est plus vraiment du baseball, dixit le personnage…