Actualité Dvd & Blue RAY (2015 02)

 

Les Sept Samouraïs (1954)

d’Akira Kurosawa  

 

Un classique du cinéma japonais et du cinéma d’aventure. Avant l’ère Meiji, un groupe de bandits vient piller un village de paysans, emportant la récolte de riz. Réduits à s’alimenter de gruau et de millet, les paysans font appel à des samouraïs pour se protéger des bandits. C’est en riz qu’ils paieront ces guerriers affamés.

Etant un classique, il n’est pas besoin de motifs particuliers pour ressortir Les Sept Samouraïs. Cependant, le succès d’une série de films héroïques, comme Hunger games, dont l’enjeu dramatique est celui de la faim, n’est probablement pas étranger à cette ressortie. Les Sept Samouraïs est cependant un film des années cinquante, où l’on ne peut pas parler de crise, même si la situation est critique, mais de problèmes de dénutrition après la Seconde Guerre mondiale. Avec ce riz, compté grain à grain, afin de savoir s’ils ont de quoi subvenir et payer les samouraïs, et en montrant aussi ces marchands de restes, Les Sept Samouraïs est une oeuvre très représentative de cette décennie cinématographique, où les céréales et les restes furent particulièrement à l’honneur.

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La Party (1969)

de Blake Edwards  

 


Autre classique, de la comédie cette fois, La Party raconte l’histoire d’une soirée donnée par un nabab d’Hollywood. Au cours de cette soirée est donné un dîner riche en gags alimentaires : acteur se tartinant la main au lieu du pain, poulet glissant dans la chevelure postiche d’une invitée. Rien n’est jamais gratuit chez Blake Edwards et avec La Party, il explore encore une fois les effets produits par l’alcool.

S’il s’était attaché dramatiquement à l’alcoolisme dans Le jour du vin et des roses, en 1962, avec La Party, il aborde l’alcool dans les milieux de la production cinématographique. Il utilise aussi l’alimentation pour rendre compte des atermoiements politiques et sociaux hollywoodiens. Le producteur, Fred Clutterbuck, offre du caviar pour commencer le repas : une attitude de riche plus proche aux Etats-Unis des mondains européens. A la fin de La Party débarquent les Russes et, pour leur rendre hommage, Mme Clutterbuck propose de leur porter un toast avec de la vodka. Avec les mêmes ingrédients, la soirée passe du capitalisme au communisme. 

 

 

Johnny s’en va-t-en guerre (1971)

de Dalton Trumbo  

  

Ressorti probablement à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, ce film témoigne de Joe Bonham, soldat américain, grand blessé de guerre en 1917. Suite à ses blessures, Joe est nourri par une canule. Espérant un jour remanger autrement, normalement, il se souvient d’avant : de Noël, lorsque son père découpait la viande à la scie pour le repas familial, du buffet offert par son patron, où il y avait du champagne et des gâteaux ; un film poignant, implacable. 

 

 

 

 

Hard day’s night

Quatre garçons dans le vent (1964)

de Richard Lester  

 

Première comédie musicale réalisée avec les Beatles, Hard day’s night est un faux reportage sur une tournée du plus célèbre groupe de pop britannique. L’alimentation sert de clin d’œil envers le spectateur pour lui dire que nous sommes dans le faux : un acteur sur le tournage d’un film en dépose sur son plat, avant de l’utiliser comme blessure de guerre pour la scène qu’il va tourner. L’aliment sert à l’œuvre plastique, nous sommes bien dans le Pop art. Autrement, le film joue avec les symboles alimentaires, ceux du groupe et ceux de l’Angleterre. Ainsi George Harrison mange-t-il un hamburger, et c’est à Hambourg que les Beatles ont adopté la célèbre coiffure qui leur a valu nombre de commentaires. Le réalisateur filme beaucoup le lait à Londres, et l’on sait que la livraison matinale du lait est une tradition londonienne. Mais un des personnages-clés du film en boit avec des tranquillisants. Autrement dit, à Londres, en 1964, on consomme du lait, mais aussi de la drogue.  

 

 

Aguirre, la colère de Dieu (1972)

de Werner Herzog  

 

Ce film de conquistadors, qui dérivent sur l’Amazone sans pouvoir se ravitailler, en partie à cause des cannibales, traite de l’alimentation davantage d’un point de vue social qu’ethnique, ce à quoi on aurait pu s’attendre cependant. La scène la plus impressionnante est celle où les soldats lèchent le sol à force d’avoir manqué de sel. Car tout est rationné, tant qu’il n’est pas possible d’accoster : le sel et le maïs. Celui qui dépasse le quota est tué. Mais le traitement est différent pour Guzman, le chef d’expédition. Lui a droit à des fruits frais consommés tels quels ou utilisés pour donner du goût à un poisson qui manque de sel. Les fruits font partie des réserves de l’expédition, mais ils sont aussi volés à l’occasion d’une descente à terre.