Le voyage à cent pas

Steven Spielberg tourne en France  

par Vincent Chenille.  

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Depuis la fin du mois de septembre se tourne à Saint-Antonin-Noble-Val, dans le sud-ouest, "The hundred-foot journey". Produite par Steven Spielberg et réalisée par Lasse Hallström (à qui l’on doit "Chocolat" en 2000 avec Juliette Binoche et Johnny Depp), cette adaptation du roman de Richard C. Morais raconte l’installation au cœur de la France d’un restaurant indien par une famille originaire de Bombay. Le tournage a beau se situer en France, il n’y a guère de comédiens français au casting, en tout cas dans les rôles principaux, mis à part la franco-canadienne Charlotte Le Bon. Il y a pourtant un grand restaurant français dans cette histoire, « Le saule pleureur », trois étoiles au Michelin. Mais la chef cuisinière française est interprétée par la britannique Helen Mirren. La grande interprète de "The Queen" (2006), du réalisateur Stephen Frears, n’en est pourtant pas à ses premières armes culinaires au cinéma. Elle tenait le rôle de Georgina Spica, personnage principal féminin de "Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant" de Peter Greenaway (1989). Question imaginaire culinaire, Helen Mirren véhicule davantage le cannibalisme que la cuisine de Babette ! Cependant, elle n’est pas le chef cuisinier vedette de ce film qui, malgré les charmants paysages français évoqués par le dossier de presse, vise le marché indien. Le personnage principal, interprété par l’acteur Manish Dayal, est un prodige de la cuisine indienne qui s’ignore et qui excite la jalousie de la très hautaine chef trois étoiles française. Le pari du marché indien est alléchant, car les autochtones sont de grands consommateurs du septième art. Leur industrie cinématographique est la première quantitativement. Néanmoins, il faut remarquer que bien peu de films culinaires de fiction ont été produits en Inde. Ce pari est donc risqué. Si la présence de Lasse Hallström n’est pas une surprise dans cet univers de la gastronomie au cinéma, en revanche la présence de Steven Spielberg au générique l’est davantage. Cependant, le réalisateur a malgré tout quelques images culinaires à son escarcelle. Souvenons-nous de l’enfant robot de "A.I." (2001), qui, pour montrer qu’il est comme les hommes, dévore un plat de spaghetti au risque de se faire fondre la mâchoire ou, bien sûr, de Richard Dreyfus qui a l’illumination du lieu d’arrivée des extraterrestres dans "Rencontres du troisième type" (1977) en dressant une montagne avec son plat de purée.