Soirée du Cercle littéraire et gourmand de Paris avec l'Oulipo

"Le menu jaune"

 

Nos rires ne furent pas le moins du monde... jaunes, lors du dîner du même nom !

Astrid Bouygues et Marc Combier, qui ont à coeur de faire prospérer le Cercle Littéraire & Gourmand de Paris, délicieuse émanation des Bibliothèques Gourmandes, nous avaient conviés, le 30 janvier 2013, à une soirée de cuisine oulipienne, répondant au doux nom d'"Oulipot-au-feu" !

Tout un programme lettré et alléchant...

L'équipe du Bistrot, 1 place Falguière - Olivier Alexandre, François Dittgen et Julien Tellier - nous avait concocté un dîner tout ce qu'il y a de plus jaune :

gougères à la Bourguignonne,

quenelles sauce hollandaise,

salmis de poularde au vin jaune,

gratin dauphinois,

le tout parachevé par des sorbets au citron et à la goyave...


Et pourquoi ce dîner très jaune, me direz-vous ? Pourquoi une telle contrainte ? Ce qui est bien le moins pour un moment oulipien...Pour honorer le souvenir du "dîner jaune" de Madame Moreau, premier moment d'agapes mensuelles, qui dureront dix ans, organisées par ce personnage de la Vie mode d'emploi de Georges Perec.Et nos cuisiniers, à quelques menus détails près, s'y sont tenus ! Qu'ils en soient remerciés.

Dîner est bon, se régaler de lectures oulipiennes apéritives est grand ! Nos rires vinrent donc accompagner Paul Fournel, Hervé Le Tellier et Olivier Salon, pendant plus d'une heure. Ce furent une quinzaine d'épisodes de textes, créés sous contrainte, plus faussement scientifiques les uns que les autres et toujours désopilants.

Nous garderons longtemps en mémoire l'illustre conférence sur Rachi, également connu sous le nom de Salomon de Troyes,grand exégète, poète et... vigneron champenois, donnée par Hervé Le Tellier et Olivier Salon, chacun poursuivant son idée fixe comme en parallèle de l'autre, mais s'arsouillant réciproquement, bien entendu au champagne, le plus sérieusement du monde, devant les auditeurs de plus en plus médusés et hilares !

Nous n'oublierons pas non plus les conseils de Paul Fournel, par exemple, pour bien cuire un chaton chartreux... Ni sa lecture très tonique du texte de Marcel Bénabou sur la Genèse, revue à l'aune de la règle du "S (substantif) +7", qui devient ainsi un développement revigorant et portant haut le Verbe sur... la "jujube et la terrine".

 

Chers Astrid et Marc, nous n'aurons qu'un mot pour conclure cette soirée, de fait bien plus à vivre qu'à résumer : "encore" !